Depuis tout petit et jusqu’à mon adolescence, j’ai passé beaucoup de temps avec mes grands-parents. Mon grand-père était entrepreneur et rayonnait dans son activité. J'aime à croire que les expériences et valeurs qu’il a partagé avec moi ont été un déclencheur dans l’idée de me lancer en affaires...
Mes premières expériences
Attiré très tôt par la gestion d’entreprise, je fais une formation de gestion et comptabilité.
Je débute dans les réseaux de distribution (Marks & Spencer, Promodès-Carrefour). Un très bel environnement d’apprentissage qui m'offre une spécialisation marketing et management. J’ai la chance de gérer des équipes et budgets à plus de 7 chiffres.
Grâce à des contributions de plusieurs collègues dans les équipes, la presse spécialisée publie des articles. Des recruteurs me proposent des offres intéressantes en France et à l’étranger.
La future naissance de notre premier enfant fait que ma femme et moi choisissons de rester proche du cercle familial.
Ainsi, nous quittons la région parisienne pour les côtes Vendéennes, au bord de l’Atlantique. Nouveau job dans le domaine de la chaussure moyenne gamme, avec l’animation d’un réseau de 37 boutiques à travers la France et pays limitrophes. Une superbe expérience très enrichissante mais incompatible avec une vie de famille…
Vers une nouvelle Ère
Cette période se termine en 1998, avec le souhait d’être moins sur les routes et profiter plus de la vie.
D'où la décision de s'installer en campagne et d'agrandir la famille. C’est dans ce cocon familial que ma “Tribu” de 4 enfants s’est formée.
En parallèle, naît le projet de m’installer à mon compte.
Il n’y a pas d'échec sans projet !
Fort de mes expériences d’avant, je me lance comme entrepreneur.
Création d'une première compagnie : faire des visites mystères dans le commerce haut de gamme. L’objectif consiste à faire un rapport sur l’accueil, le vocabulaire utilisé, la tenue du magasin etc… dans le but de faire de la formation coaching de vente aux vendeurs par la suite.
C’est déjà très développé à ce moment là en Amérique du Nord mais en France, nous sommes les premiers à proposer ces services à ce moment-là ! C’est trop tôt pour les enseignes françaises qui ne connaissent pas le principe et ne sont pas prêtes pour ça.
Donc, abandon des visites mystères.
Pour autant ce n'est pas un échec total car grâce à ce projet, je suis lauréat défi jeunes et nommé plus jeune entrepreneur innovation de la région et j'apprends qu'il faut adapter le statut de sa compagnie selon l'envergure des projets à accomplir. Stéphane[1] de la Boutique de Gestion qui m'a accompagné dans la genèse du projet a fréquemment repris ensuite cet exemple dans ses formations.
Une belle fierté !
Retour à l'informatique
Le goût d'entreprendre est installé. Je rebondi sur une première passion, née plus tôt pendant mon adolescence : l'informatique, découverte avec les premiers ordinateurs dit "personnels" (comme l'Amstrad!). Je couple ça aux besoins pressentis auprès de plusieurs contacts dans la distribution : disposer de tableaux de bords et suivi d’indicateurs issus de plusieurs applications. Tout commence auprès de la marque Aigle avec l’outil Excel 4.0 et un ensemble de macros dont nous ne voudrions plus aujourd’hui ;-)
La nouvelle compagnie prend son envol : Azura se développe par le bouche à oreille. Dans un premier temps essentiellement auprès de contacts et réseaux de distributions dont les sièges sont dans les grandes capitales Européennes.
Changement de cap
Virage pris vers la formation, le développement de macros et programmes autonomes.
Grâce à différentes ententes, nous intervenons en accompagnement et formation sur toute la France auprès de grands groupes et aider aux migrations de logiciels à la veille de l’an 2000 et de la bascule des francs vers l’Euro.
En premier, dans le secteur automobile grâce à une entente avec le GNFA qui nous fait intervenir auprès de constructeurs comme Renault, Peugeot, Citroën, Mercedes, Volkswagen, Hyundai… Puis, avec le réseau de centres de contrôles techniques DVA (Dekra Veritas Automobiles) pour la migration du progiciel Aurore auprès de 8000 contrôleurs!
Enfin, des ententes supplémentaires avec des groupements ou affiliations comme le syndicat des Contrôleurs Laitiers, la construction avec la FFB, le groupe EBS, Beghin-Say, Ducros…
Toutes ces activités permettent de verser les salaires et assurer l’activité, mais manquent de saveur locale!
Une rencontre décisive
Début 2001, je rencontre Henri Véron. Il est depuis 25 ans revendeur et intégrateur des solutions du groupe Euratec - Logiciels API (Applications Professionnelles Informatique, marques Apisoft, Apibat, Apimécanic). À l'aube de sa retraite, il souhaite vendre son entreprise avec 350 clients de proximité.
La décision est prise de reprendre sa clientèle avec une passation sur 3 ans et Henri comme mentor en accompagnement sur les routes : superbe formation et expérience pour ma part à l’époque !
Fermement convaincu de la dynamique de réseau, nous devenons aussi membre du réseau Eurabis et nous basculons vers un traitement privilégié au sein du groupe Euratec.
Les clients demandent de l’accessibilité à leurs logiciels de n’importe où. Avec des partenaires, nous concevons différents programmes et applications.
Avec l'aide de ces équipes, je lance en 7 années les marques Egopode, Connect Everywhere, Zeekom et Apicub... Certaines connaîtrons de beaux succès!
Réflexions sur les logiciels libres
Janvier 2004, un dysfonctionnement majeur sur les paies dans l’application Apisoft fait son apparition en pleine période de déclarations annuelles. Un correctif est fait par nos soins pour les 17 000 talons de paie mensuels que nous gérons pour nos clients, mais l’envie de passer à autre chose est là.
Fin 2005, je lis un article parlant de TinyERP. Nous confions un benchmark à deux jeunes dans un contexte de stage fin d’études.
Le palmarès se concentre sur Divalto, Wavesoft et TinyERP.
La compagnie poursuit son activité et son développement. Nous rencontrons de nouveaux bloquants avec les logiciels API qui me motivent à orienter la compagnie vers les logiciels libres. Nous retenons Tiny ERP (ancien OpenERP et maintenant Odoo)
À ce moment là, le changement et la courbe d’apprentissage sont grands : le premier client avec cette solution est facturé en 2007.
Un nouveau départ
En 2008 nous devenons partenaire officiel TinyERP et nous nous concentrons sur l'application : un bel effort récompensé par des nouveaux clients satisfaits.
Nous portons nos applications de surveillance légale, financière et média depuis les applications et logiciels API, Sage vers TinyERP avec la complicité d’acteurs comme Hermes-Euler, l’Argus de la Presse…
Avec d’autres intégrateurs sur l’Europe de l’Ouest, nous contribuons à plusieurs modules majeurs comme la paie, la comptabilité, la gestion d’interventions… car nous l’utilisons nous même au quotidien !
Plusieurs partenaires semblent apprécier mes convictions et engagements : je m'investis dans différentes associations et ils me nomment pilote à la filière logiciel libre de Ouest Numérique, une première esquisse de ce qui deviendra les French Tech. Cela permet de générer de nouvelles rencontres et étendre l’offre avec OpenERP vers des grappes de métiers et des franchiseurs.
Intimement convaincu des atouts de l'ouverture et partage des codes, Azura rejoint un réseau de compagnies de logiciels libres. Une compagnie en commun est créée et des subventions sont attribuées pour faire avancer le projet spécialisé auprès des collectivités territoriales et gouvernementales.
La fin d’une histoire… Et le début d’une autre
En septembre 2012, des dysfonctionnements au sein de cette nouvelle compagnie m’ont contraint à prendre une décision très difficile : celle de fermer ma propre compagnie Azura. Un choix difficile à faire et avec des conséquences ; mais il s’est avéré la meilleure alternative. La cessation est officialisée le 31 janvier 2013 à la veille de fêter les 15 années d'existence.
Je rejoint la compagnie Smile, un intégrateur Open Source majeur en Europe pour lequel j’ai eu la chance de signer, ou d’intervenir auprès de projets d’envergure comme chez Auchan, Danone, Pathé, Solucom (Wavestone), Viapresse, Geodis à l’issue de maquettes habilement montées par l’équipe et pilotées par Corentin[2]… avec des technologies OpenERP et quelquefois Magento pour les aspects Ecommerce avec Florent[3]. J’y suis intervenu au préalable pour accompagner en tant que partenaire pour des volets comptabilité, mais là, je travaille au quotidien aux côtés de Badr[4] et Marc[5].
Puis, je suis contacté pour partir à l’étranger vers la Côte d’Ivoire, l'Australie, Dubaï, le Canada, les États-Unis, la Suisse.
L'on a qu'une vie, profitons-en !
Tout cela mérite réflexion et concertation familiale. La décision est prise de déménager au Canada avec ma “Tribu” pour l’été 2014. Je rejoint Savoir-faire Linux avec Maxime[6]. J'apprécie le fait d'être de nouveau salarié, profiter des fins de semaines en famille, mettre de côté la charge d’une gestion d’entreprise, animer des Meetups pour évangéliser les solutions Opensource...
Très rapidement, j'aime les différentes saisons marquées et l’authenticité des échanges, dont les premières rencontres avec des entrepreneurs comme Gilles[7] et Serge[8] lors des déplacements sur les routes de l’Est Canadien et dans les maritimes, les astuces du Pass Maneige par Matthieu[9], les partages avec Olivier[10] et Éric[11] puis, particulièrement, les longues discussions des us et coutumes avec d’autres collègues et connaissances venus des 4 endroits de la terre.
L’une de mes plus grandes difficultés est de m’adapter au clavier Qwerty et ne plus savoir un temps saisir sans regarder son clavier ;-) Plus sérieusement, j'apprécie les façons de faire, autant dans les affaires que dans le système d’éducation Québécois pour mes enfants.
Naissance de Numigi
Après 4 années chez Savoir-faire Linux, différentes rencontres, des retrouvailles avec d’anciens "Smiliens" comme Mickael[12], Laurent[13], Thibaut[14] qui me font dire que le monde est petit, l'envie de repartir en affaires m’anime !
Plusieurs personnes et constats m'encouragent à me relancer.
Mais, je ne veux pas repartir seul dans la gérance d’une compagnie.
Un soir de septembre, au retour d’intervention avec des collègues, nous envisageons de créer notre entreprise. Plusieurs soirées tardives et fins de semaine à préparer ce projet à côté de la job, puis David[15], Quentin[15] et Julien[15] embarquent suivi de Jordi[15] plus tard. Nous démarrons Numigi au 1er mars 2018, puis Julie[15] nous rejoint dans les jours suivants.
Voilà comment est née Numigi !
La suite, c’est l’histoire des Numigiens...
Bravo d'avoir lu jusqu'ici ces lignes!
Curieux ? les tranches de vies des autres Numigiens ou nous voir en vidéo sur notre chaîne!